Comment faut-il user de Heidegger ? Ce livre, prenant position dans une longue introduction sur le débat relancé par Emmanuel Faye dans son Heidegger, l’introduction du nazisme dans la philosophie, essaie de définir une règle de lecture du philosophe compromis. Il désigne deux lieux célèbres de sa philosophie comme « dangereux » ou virtuellement contaminés : l’être-pour-la-mort et le dépassement de la métaphysique. Il établit aussi un rapport entre la faillite politique de Heidegger, et l’attitude de défiance et distance envers la science et son esprit qui fut en fin de compte essentiellement la sienne. Mais il essaie également de proposer, peut-être contre l’intention de Heidegger, une élaboration de certains motifs heideggériens susceptible de nous aider à comprendre la grandeur de la pensée de la science. Il offre d’ailleurs, au fil de ses chapitres, une vision large des liens de la philosophie de Heidegger avec différents aspects de la science : logique, mathématiques, physique, sciences cognitives. Enfin, de manière plus locale et discrète, il apporte des éléments de réflexion sur la relation de Heidegger avec Kant, ou avec les Juifs et leur tradition intellectuelle et interprétative. On trouvera dans ce livre un article inédit décrivant de manière synthétique les relations de Heidegger avec la logique, la physique et les mathématiques. Et encore un ancien article (de 1993) qui essayait de montrer la pertinence pour les recherches cognitives contemporaines de la notion de différence ontologique. | How should we make use of Heidegger ? This book takes position in the by Emmanuel Faye recently relaunched debate (in his Heidegger, l’introduction du nazisme dans la philosophie) and tries to define a rule for reading the compromised philosopher. It points at two famous places of Heidegger’s philosophy as dangerous ones, or as virtually contaminated ones : being-towards-death and overcoming of metaphysics. It also establishes a relation between Heidegger’s political collapse, and the distant and distrusting attitude with respect to science and its spirit which he ultimately adopted. But he tries and suggests, at the same time, maybe against Heidegger’s intention, some elaboration of heideggerian motives able to help us in understanding Science’s greatness. As a matter of fact its chapters offer a large vision of Heidegger’s philosophy’s bonds with various aspects of science : logic, mathematics, physics, cognitive science. In a more local and discreet way, it brings elements for reflexion concerning Heidegger’s relation to Kant, or pertaining to Jews and their intellectual and interpretative tradition. One will find in this book an unpublished paper summarizing Heidegger’s relationships with logic, physics and mathematics. And also an ancient paper (1993) showing the relevance of the notion of ontological difference for contemporary cognitive researches. |