Brice Parain (1897-1971), bibliographie et sources documentaires.

Note : la plupart des livres de Brice Parain sont épuisés. On les trouve néanmoins assez facilement chez les bouquinistes, ou chez les libraires qui vendent aussi des livres d’occasion. Son ouvrage majeur, Les recherches sur la nature et les fonctions du langage est réédité régulièrement en livre de poche. Mais on tirera grand profit de ses autres ouvrages, en particulier de son très beau roman, La mort de Jean Madec, de son autobiographie De fil en aiguille ou de sa Petite métaphysique de la parole. Pour une première approche du personnage et de sa pensée, on pourra consulter les Entretiens avec Bernard Pingaud. Parmi les études, celle de Sartre semble incontournable. L’hommage à Brice Parain paru à la N.R.F. en 1971 contient des textes précieux, de Manuel de Dieguez et de Maurice Blanchot en particulier.

Œuvres :

- Essai sur la misère humaine, Grasset, 1934

- Retour à la France, Grasset, 1936

- Recherches sur la nature et les fonctions du langage, Gallimard, 1942 (thèse pour l’obtention du doctorat es lettres)

- Essai sur le logos platonicien, Gallimard, 1942 (thèse complémentaire)

- La mort de Jean Madec, Grasset, 1945

- L’embarras du choix, Gallimard, 1947

- La mort de Socrate, Gallimard, 1950

- Sur la dialectique, Gallimard, 1953

- De fil en aiguille, Gallimard, 1960

- Noir sur blanc, Gallimard, 1962

- Joseph, Gallimard, 1964

- Entretiens avec Bernard Pingaud, Gallimard, 1966

- France, marchande d’églises, Gallimard, 1966

- Petite métaphysique de la parole, Gallimard, 1969

- Le sophiste annoté, suivi de l’Invité de Pierre Pachet, Le nouveau commerce, 1995

- Brice Parain, Georges Perros : Correspondance, 1960-1971, éditée avec un avant-propos, des notes et un index par Pierre et Yaël Pachet, Gallimard, 1998

Parmi de nombreuses contributions, on notera

- Histoire de la philosophie antique et médiévale, Tome 1, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, Préface de Brice Parain

- Jean Sulivan, Mais il y a la mer, roman. Préface de Brice Parain.

(Il faudrait faire une recension systématique de toutes les contributions de Brice Parain dans les revues avant et après-guerre : la N.R.F. naturellement, mais aussi Critique, Esprit, etc. Ce travail reste à faire. L’embarras du choix réunit quelques uns de ces textes, dont Le langage et la mort, conférence qu’il avait donnée à la Société Française de Philosophie présidée par Jean Whal)

Etudes :

Monographies :

Sartre, Jean-Paul, Aller et retour, in Situation I, Gallimard

Klossowski, Pierre, “ Le langage, le Silence, et le communisme. ” Critique, n° 37, juin 1949

G. Perros, Avec Brice Parain, Critique n° 169, juin 1961, texte repris dans Papiers collés, II, Gallimard, 1973

H. Lemaître, Brice Parain, Paris, 1968

Ouvrage collectif :

Hommage à Brice Parain, La nouvelle revue française, n° 223, 1971

Documents audiovisuels :

Cinéma :

Vivre sa vie, de Jean-Luc Godard. Brice Parain joue son propre rôle, celui d’un philosophe qui travaille sur et est travaillé par le langage. Il dialogue avec Anna Karina qui joue le rôle d’une prostituée et qui s’interroge sur l’impossibilité de communiquer.

Vidéo :

Dans l’édition récente en DVD de Ma nuit chez Maud d’Eric Rohmer, est inclus en extra un Entretien sur Pascal ou Brice Parain s’exprime sur son auteur favori.

En livre de poche

Recherches sur la nature et les fonctions du langage, Gallimard, collection Idées, nombreuses rééditions.

Situation I, de Sartre est régulièrement réédité. L’étude de Sartre, Aller et retour, est importante, peut-être davantage pour comprendre la pensée de Sartre d’ailleurs que pour saisir la philosophie de Brice Parain. Pour l’auteur de La transcendance de l’ego, le langage ne saurait être l’instance ultime, le sujet ayant toujours la possibilité de s’échapper par son activité consciente, par sa conscience comme activité ou intentionnalité. Au contraire, pour Brice Parain, toute activité consciente est à la fois le fait du sujet et le fait du langage. Le langage est constitutif du sujet. On trouvera cette même intuition développée par Michel Foucault (pour citer un exemple parmi les philosophes continentaux) avec les conséquences que l’on sait, et dont le travail s’inspirera en partie Nietzsche, ce “ penseur du dehors ”. A ce propos, on notera que l’auteur de Par delà Bien et Mal accède dans l’œuvre de Brice Parain pour la première fois au panthéon des philosophes. Sartre s’en scandalisera. Paradoxalement, celui qu’il juge d’une autre époque est en réalité très en avance sur son temps. Intempestif donc, c’est à dire, selon l’expression de Nietzsche, agissant contre ce temps, donc aussi sur ce temps, au profit d’un temps à venir.

Sur le net

A l’occasion de la sortie du premier tome de l’Histoire de la philosophie antique et médiévale, dans la bibliothèque de la Pléiade, Brice Parain avait donné une interview au journal Le Monde, lisible ici :

http://www.cafe.umontreal.ca/genres/e-intpar.html

La dialectique de Brice Parain, par Jean-Michel Salanskis, http://jmsalanskis.free.fr/article.php3?id_article=17